Le Grand Canyon, une merveille de la nature
Le Grand Canyon, qui n’a pas rêvé d’y mettre les pieds un jour ? On vous avoue que nous on ne savait pas trop à quoi s’attendre, un peu comme toutes ces destinations phares qui existent dans le monde et dont tu as déjà vu mille photos, 12 docus Arte et 4 couvertures de livres de voyage… Alors on a essayé d’y aller sans trop y penser avant et surtout sans rien regarder sur internet…
Nous hésitions entre le Pérou, car j’avais vu un article sympa sur le site Avis Voyages et le Grand Canyon. Et à vrai dire, nous ne sommes pas déçus. Nous nous sommes encore pris une grande claque. Du simple fait que toutes les photos du monde ne pourront jamais retranscrire la grandeur et la beauté du site. Vraiment on dit ça sans exagération aucune. C’est même difficile de retranscrire ce qu’on a vu…
Sommaire
Le Grand Canyon et l’histoire
Bref pour essayer de s’imaginer un peu il faut savoir que le Grand Canyon s’étend sur 450 km à travers le nord de l’État de l’Arizona, du lac Powell au lac Mead. Il fait (en moyenne !) 1,3 km de profondeur et parfois jusqu’à 30 km de large. Le truc est balèze, autant le dire, et classé patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 1979. C’est vraiment immense. Et tout ça, grâce au fleuve Colorado qui a creusé pendant près de 7 millions d’années (ça dépend des versions) le plateau du même nom et ainsi dévoilé un pan de l’histoire de la région à coup de couches de sédiments. Dans ses parois on en trouve 40 des couches.
Des géologues se suspendent à ses parois pour les étudier, analyser, échantillonner patati patata. C’est que tout ça, toutes ces strates géologiques, représentent une fenêtre sur l’histoire du continent sur plus de 1,5 milliard d’années. Oui 1,5 milliard. Un exemple spectaculaire de l’érosion sur terre dont la datation est encore sujette à controverse. Car le fleuve Colorado a creusé dans des roches vieilles comme Mathusalem.
Pendant longtemps la théorie acceptée plus ou moins unanimement c’était entre 6 et 8 millions d’années. Mais une récente étude a évoqué plutôt l’idée de 17 millions d’années. L’endroit est un vrai trésor pour les scientifiques !
Le Grand Canyon coté touriste
Pour nous touristes ça donne juste un résultat incroyable pour les yeux, car du coup qui dit différentes couches de sédiments/roches dit couleurs différentes. Du coup le Grand Canyon c’est un peu comme une palette de couleur géante naturelle… c’est tellement fou qu’on ne sait plus quels superlatifs utiliser pour le décrire. Sur la brochure de présentation en français il est écrit : « Au Grand Canyon, vous vivrez une expérience inédite et repartirez avec des sensations fortes ! Par sa magnificence, le Grand Canyon inspire […] Sa visite peut marquer le point de départ à la découverte d’autres parcs nationaux ou le point culminant de toute une vie ».
Sur la version espagnole du site internet du Grand Canyon, ce n’est pas mal non plus : « Arrêtez-vous sur le bord et regardez le canyon. Sa grandeur et sa beauté nous rendent plus humbles. Son éternité contraste inévitablement avec nos brèves existences. Dans ses espaces infinis, beaucoup trouvent la consolation de leurs vies agitées. ».
La visite du Grand Canyon
Et pourtant aujourd’hui près de 5 millions de personnes viennent visiter cette merveille naturelle chaque année. On y trouve tout ce qu’on veut : promenades faciles qui longent la rive sud du Canyon (South Rim, la plus prisée), jeux pour les enfants, hôtels de luxe, campings rustiques, cours gratuits avec les rangers… C’est sur la rive sud que se trouve le Grand Canyon Village, le cœur du complexe touristique du Grand Canyon. Au programme : magasins divers et variés, agences de location de vélos, grosses stations de bus (bus qui t’amènent partout) et enfin big Visitor Center avec salle de cinéma qui passe toutes les 30 minutes un petit film explicatif sur l’histoire du canyon (franchement si vous avez le temps c’est sympa, joli et instructif.).
Là-bas, vous pouvez aussi trouver des rangers qui peuvent te dire d’où est-ce que le coucher de soleil est le plus beau et d’où tu peux prendre le train pour retourner à Williams Junction. Bref. Tout roule à merveille. Pas de risque de se perdre. Supermarchés, magasins de souvenirs, bouquins, fausses couvertures indiennes, peluches mountain lion, panneaux explicatifs en trois langues. Tout est fait pour le touriste lambda. Sur la South Rim il y a déjà pas mal de choses à faire autant niveau rando que balade en bagnole, utile notamment pour faire la Desert View Drive, une route parsemée de points de vues tous autant plus incroyables les uns que les autres. Vraiment.
Venir bien équipé !
Niveau rando, on regrette de ne pas avoir été un peu plus équipés pour en faire une sur plusieurs jours. Je pense que ça vaut vraiment le coup, car on peut descendre au fond du canyon, mais pour cela il faut prévoir plus d’une journée.
Nous avons opté pour le South Kaibab Trail qu’on a descendu sur 4,8 km jusqu’au Skeleton Point et apparemment on n’était pas à la moitié pour atteindre le Colorado (où il ne faut absolument pas se baigner : eaux gelées et courants très forts !). Bref, après il faut remonter presque 5 bornes.
Peu importe de toute façon, on en prend déjà plein la vue, c’est vraiment fou ! Tellement que ça nous a vraiment donné envie de rejoindre la North Rim, mais c’est toute une galère puisqu’il faut 1) venir beaucoup mieux préparés que ce qu’on l’était, 2) obtenir un permis, qui se demande en général bien à l’avance tellement il y a de monde. Là, on y était en novembre c’était plutôt tranquille, mais on n’était pas du tout préparé au froid.
La nuit au camping
Quand on est arrivé le soir au camping et que le ranger nous a dit « Good Luck », déjà on avait eu la puce à l’oreille. Ensuite, quand on s’éloignait 5 secondes de notre feu de camp et qu’on revenait avec les doigts bleutés, on s’est dit « hum… on va se cailler ».
La nuit, on a bien cru mourir dans la tente avec nos petits duvets et nos dos seulement séparés du sol par des couvertures en polaire plus douces que chaudes achetées au magasin du coin, là on avait bien compris le « Good Luck » et aussi pourquoi tout le monde nous avait dit d’arriver tôt au camping pour réserver et pourquoi il n’y avait personne…
Une ambiance spéciale
Bref. Au moins ici pas d’ours seulement des coyotes, pumas, lynx, chèvres des montagnes ou encore condors de Californie quasi disparus à l’époque, mais dont la réintroduction dans les années 90 a pas mal fonctionné. Enfin nous ce sont des corbeaux qui nous ont réveillés le matin. Ils traînaient dans le camping pour trouver de quoi grailler. Je ne vous raconte pas l’image le matin à 6 h (on n’avait pas dormi de la nuit, autant vous dire qu’on attendait qu’une seule chose : que le jour se lève) : le sol gelé dehors, le bruit d’une centaine de corbeaux en train de croasser autour de nous, pas une personne debout dans le camping…
Pour conclure sur le Grand Canyon
Revenons-en et finissons-en avec le Grand Canyon. Peuplés depuis des millénaires par les autochtones du coin (les Hualapai en possèdent d’ailleurs toujours une partie), les Espagnols ont débarqué vers 1540 en pleine recherche des cités d’or de Cibolas.
Pas de bol ils tombent sur le Grand Canyon qu’ils n’arrivent pas à traverser, mais envoient tout de même des missionnaires pour évangéliser les populations. Jusqu’au milieu du 19e, c’est plutôt tranquille. Jusqu’à la conquête de l’ouest. Un certain Powell décide de descendre le fleuve Colorado et ainsi cartographier les alentours. C’est sans compter sur les eaux tumultueuses du fleuve (aujourd’hui apaisées à cause des barrages), il perd trois personnes lors de son expédition. Aujourd’hui de nombreuses expéditions de plusieurs jours voire plusieurs semaines sont organisées et ça a l’air vraiment très sympa… ça sera pour la prochaine fois !